Niger : 3,3 millions de personnes seront en insécurité alimentaire de juin à août 2023.

Société

(EDN 14 juin) Le Groupe de Travail Humanitaire des ONG internationales (GTH-OIREN) a dans un plaidoyer en le 10 juin dernier a attiré l’attention de l’opinion publique sur le risque que fait peser la soudure précoce et la flambée des prix des denrées alimentaires sur plus de 3 millions de Nigériens entre la période de juin à août 2023. « Le Niger reste confronté à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire, avec deux millions de personnes ayant eu un accès irrégulier à des aliments sains et nutritifs au cours du dernier trimestre 2022 » peut-on lire dans le communiqué sanctionnant la réunion de cet organe. Deux principaux accusés ont été appelés à la barre par les ONG pour leurs implications directes dans cette situation. Il s’agit d’un côté de l’insécurité et de l’autre des chocs climatiques. Le premier a été particulièrement pointé du doigt. « Les violences contre les populations civiles et les menaces qu’exercent les groupes armés non étatiques ont poussé de nombreux ménages et communautés à se déplacer contre leur gré vers des zones mieux sécurisées. La présence dans les zones d’accueil de ces populations déplacées internes, réfugiées ou retournées a augmenté de façon significative la pression sur les ressources naturelles, les infrastructures et les services sociaux de base » indique t-on.

Quant aux chocs climatiques, ils sont accusés d’être responsables des inondations, de la sécheresse et des situations qui entrainent des pertes de récoltes. « Les prix des denrées alimentaires, notamment le mil, continuent leur évolution à la hausse, à un rythme moyen de 5 à 10 % par rapport à 2021…. Sur les marchés comme ceux des régions de Tillabéry et de Tahoua où l’insécurité a perturbé les circuits d’approvisionnement, la hausse des prix moyens varie entre 20 et 40 % par rapport à la moyenne quinquennale » Face à cette situation alarmante, le GTH-OIREN a invité le gouvernement, les donateurs, les acteurs de la société civile ainsi que les partenaires techniques et financiers à prendre les mesures qui s’imposent, chacun à son niveau pour faire face à cette situation et éviter la catastrophe humanitaire.

Youssouf Seriba